Impôts à Dubaï : pourquoi ce pays est-il réputé sans fiscalité ?

Homme d'affaires moyen-oriental devant le skyline de Dubai

À Dubaï, les entreprises étrangères bénéficient d’une absence d’impôt sur les sociétés pour la majorité des activités, à l’exception de certains secteurs réglementés comme le pétrole ou la finance. Les particuliers, quant à eux, ne sont soumis à aucun impôt sur le revenu ni sur la fortune.

L’introduction récente de la TVA à 5 % et la mise en place d’une taxe minimale sur les grandes entreprises modifient discrètement le paysage fiscal. Les entrepreneurs français doivent naviguer entre ces règles spécifiques, les obligations locales et les conventions internationales pour optimiser leur implantation.

Dubaï, un mythe fiscal : réalité et origines de sa réputation

Si Dubaï fascine autant, ce n’est pas qu’une question de buildings et de palmiers artificiels. Sa réputation s’est bâtie sur du concret : une politique fiscale atypique, affirmée, et un environnement conçu pour attirer les porteurs de capitaux du monde entier. Ici, la fiscalité se fait discrète, presque silencieuse, à l’inverse de nombreux pays développés.

L’absence d’impôt sur le revenu n’est pas une légende urbaine. À Dubaï, aucun prélèvement sur les salaires ou sur la fortune des particuliers, ce qui transforme la ville en repère de nouveaux venus fortunés. Selon Henley & Partners, les Émirats arabes unis s’apprêtent à accueillir près de 10 000 millionnaires supplémentaires en 2024, un chiffre qui en dit long sur l’attractivité financière du pays. Les expatriés y voient l’occasion de profiter d’un pouvoir d’achat renforcé, loin des prélèvements massifs qui caractérisent la France.

Les ressorts d’un système attractif

Quelques grandes lignes résument ce modèle singulier :

  • Pas d’impôt sur le revenu des particuliers
  • Un régime de sociétés avantageux, notamment grâce à des zones franches
  • TVA limitée à 5 % sur la majorité des biens et services

Ce dispositif a transformé Dubaï en carrefour stratégique : capitaux, sièges sociaux, entrepreneurs étrangers s’y croisent et s’y installent. La dimension fiscale n’est pas une simple vitrine ; elle façonne en profondeur les choix d’installation et les stratégies d’expatriation. Pour beaucoup, l’absence d’impôt sur le revenu est plus qu’un argument commercial, c’est une réalité quotidienne qui influence leur vie sur place.

Quelles taxes s’appliquent réellement aux particuliers et aux entreprises ?

Le paysage fiscal de Dubaï frappe par sa clarté. Pour les particuliers, aucun prélèvement sur les revenus, salaires ou primes. Les dividendes perçus en leur nom ne subissent pas de ponction. Ce cadre fiscal attire une population internationale, attentive à la préservation de son patrimoine et à l’optimisation de ses gains.

Côté entreprises, la donne évolue. Depuis juin 2023, un impôt sur les sociétés de 9 % s’applique aux bénéfices dépassant 375 000 AED, mais seules les sociétés dites Mainland sont concernées. Les sociétés installées dans les zones franches, sous réserve de respecter certains critères, continuent de profiter d’exonérations substantielles, ce qui explique l’essor des holdings et sièges régionaux dans ces zones.

La TVA, instaurée en 2018, reste contenue à 5 %. Elle ne frappe pas tous les secteurs : santé, éducation ou services financiers restent en grande partie épargnés par cette taxe.

Mais l’attractivité fiscale ne masque pas tout. Le quotidien à Dubaï implique un coût de la vie élevé : logement, transports, services publics… Autant de dépenses qui viennent contrebalancer l’absence de fiscalité directe, selon le quartier choisi et le mode de vie adopté.

Spécificités pour les entrepreneurs et expatriés français : ce qu’il faut savoir

Pour les Français tentés par l’aventure dubaïote, la résidence fiscale mérite une attention particulière. Il ne suffit pas de quitter la France pour tourner la page fiscalement. L’administration française observe de près les critères concrets : temps passé aux Émirats arabes unis, localisation du foyer, centre des intérêts économiques. Un changement de résidence fiscale doit donc s’appuyer sur des faits indiscutables, sans quoi le risque de redressement demeure.

La convention fiscale entre la France et les Émirats arabes unis offre une protection contre la double imposition. Les revenus générés à Dubaï ne sont pas taxés deux fois. Pourtant, certaines obligations persistent : tout compte bancaire ouvert à l’étranger doit être déclaré à l’administration française, sous peine de sanction.

Autre point de vigilance : l’exit tax. Ce mécanisme vise les personnes qui quittent la France en détenant une part substantielle dans une société. Il s’applique dès lors que le résident fiscal transfère son domicile à Dubaï tout en détenant au moins 50 % du capital d’une société ou plus de 800 000 euros en droits sociaux.

Quant à l’impôt sur la fortune immobilière (IFI), seuls les biens situés en France entrent dans l’assiette d’imposition pour les non-résidents. Les entrepreneurs français qui s’installent à Dubaï doivent donc anticiper ces règles pour déployer une stratégie solide et éviter les mauvaises surprises.

Quelques points-clés à retenir pour ceux qui s’expatrient :

  • Des critères stricts encadrent la résidence fiscale
  • L’obligation de déclarer les comptes détenus à l’étranger
  • Une exit tax qui dépend du niveau de participation dans une société
  • L’IFI ne s’applique qu’aux biens immobiliers localisés en France

Jeune femme d

Investir à Dubaï : opportunités et points de vigilance pour les Français

L’immobilier à Dubaï attire par sa diversité et son dynamisme. Du quartier de Dubaï Marina à Palm Jumeirah, en passant par Downtown ou Business Bay, chaque secteur propose son lot d’opportunités. Les prix restent relativement accessibles comparés à d’autres grandes villes internationales, et la pleine propriété d’un bien est accessible aux investisseurs étrangers, ce qui n’est pas anodin.

Chaque transaction passe obligatoirement par le Dubai Land Department, ce qui apporte une certaine transparence. Des sociétés spécialisées, Dubai Real Estate, Knight Frank ou Skybound Wealth Management, accompagnent les acheteurs de la recherche du bien à la gestion locative, jusqu’aux questions de financement.

Mais au-delà de l’aubaine fiscale, chaque investisseur doit anticiper les coûts annexes : droits de mutation, frais d’enregistrement, commissions d’agence, charges de copropriété ou de maintenance. Ces dépenses récurrentes pèsent sur la rentabilité réelle de l’opération.

Pour mieux appréhender le marché, il faut garder en tête ces principales spécificités :

  • Les quartiers les plus demandés : Dubaï Marina, Palm Jumeirah, Downtown
  • Les transactions sont contrôlées par le Dubai Land Department
  • Le calcul de rentabilité doit intégrer tous les frais annexes

Enfin, il serait trompeur d’ignorer les enjeux éthiques. Human Rights Watch rappelle régulièrement la situation difficile des ouvriers sur les chantiers. L’attractivité de Dubaï ne saurait faire oublier la face cachée de son miracle immobilier.

Dubaï, ce n’est pas seulement un rêve fiscal : c’est un terrain de jeu exigeant, où chaque choix compte et se paie comptant.

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